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Documentation IFA : Paul-Emile (1851-1917) et Charles (1901-1970) Friesé

Présentation du fonds

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  • Annexe
  • Présentation

  • Notice biographique

    Paul-Emile Friesé est né à Strasbourg en 1851, et mort en 1917.

    Début 1871, il quitte sa ville natale assiégée et s’engage à 19 ans comme volontaire pour la campagne de l’Est. Celle-ci sera brève. Démobilisé en mai 1871, Friesé opte pour la nationalité française et 's’exile' à Paris, où il présente le concours d’admission à l’Ecole nationale des Beaux Arts. Reçu second de sa promotion, il intègre l’atelier d'Ernest Coquart. Il y nouera des relations amicales avec des confrères comme Bobin, Delaire et Redon. Pendant ses années d’étude, il occupe un emploi de sous-inspecteur des bâtiments civils au Louvre et aux Tuileries, puis de sous-inspecteur des travaux de la Chambre des députés. En 1883, il prend les fonctions d’inspecteur de travaux de l’Ecole centrale des arts et manufactures auprès de l’architecte Jules Denfer.

    Son premier ouvrage personnel est une villa à Enghien pour Auguste Rosenstiehl (dont il épousera la fille Hélène en 1894). La collaboration avec Denfer s’avère fructueuse, au point que celui-ci propose à Paul Friesé un contrat d’association qui prend effet le 1er janvier 1885. Avec Denfer, Friesé réalise un immeuble d’habitation rue Boissy-d’Anglas (Paris 8e), et assure la maîtrise d’œuvre de lycées à Roanne et à Saint-Etienne. Cette collaboration lui permet de nouer de durables relations avec des décideurs du monde industriel. Dès 1889 il travaille sur l’opération complexe de la tour des silos des Grands moulins de Corbeil. Il construit la maison de direction des papeteries Darblay. En 1890, sa rencontre avec Auguste Lalance est à l’origine d’une longue série de projets d’équipement électrique : l’usine de production électrique du secteur de Clichy, celles du quai de Jemmapes (Paris 10e), d’Armentières, d’Asnières, de Bourges et de Poitiers, l’usine génératrice pour le métropolitain (1898-1904), l’usine Schneider de Champagne-sur-Seine (1901), sans oublier les nombreuses sous-stations parisiennes. Au cours de ces années, Friesé acquiert une forte notoriété d’architecte industriel, soutenue par des publications dans la presse professionnelle (Le Génie civil) et des expositions internationales (Bruxelles).

    Début 1891 Friesé a signé un contrat d’acquisition de l’agence Denfer, dont il a pris la direction effective, Denfer apportant encore à l’agence des affaires importantes comme celle des entrepôts de la chambre de commerce de Dunkerque (1898-1903). Dans les dernières années du siècle, Friesé signe aussi, à Paris, des opérations d’habitation dont un immeuble rue de Villehardoin (1895), un autre 23, bd du Montparnasse où il installera son agence, deux opérations prestigieuses 92 et 150, avenue des Champs-Elysées pour des investisseurs privés dont Paul Darblay (1898-1900), le magasin des Trois-Quartiers rue Duphot (1898), un hôtel particulier à Neuilly-sur-Seine (1904), et l’hôtel particulier de la villa Dupont (1907).

    Les premières années du XXe siècle sont également marquées par la construction de nombreuses sous-stations électriques à Paris, le siège de la Banque suisse et française (avec Cassien Bernard, 1908), le projet de l’imprimerie Chaix rue Bergère (1913), mais aussi par des programmes à caractère social comme un dispensaire rue Boursault, un sanatorium pour la fondation Lalance à Lutterbach, et pour lui-même la villa La Moraine à Stosswihr.

    Paul Friesé est donc un homme très en harmonie avec son époque où l’architecture industrielle prend ses lettres de noblesse. Son apport au niveau des formes architecturales et des techniques de construction est remarquable. Esprit ouvert, il fréquente les salons internationaux et n’hésite pas à nourrir sa réflexion en effectuant des voyages d’étude à l’étranger. Il montre très tôt un réel tempérament d’artiste: ses projets architecturaux sont présentés avec un rendu parfait; dessinateur de talent, excellent aquarelliste, il expose ses œuvres à l’occasion de plusieurs salons. Il apporte un soutien matériel à un entourage d’artistes, dont le peintre Sinibaldi. Son second fils Charles Friesé, architecte lui-même, héritera de cette riche tradition culturelle.

    Tout au long de son existence, Paul Friesé entretiennent des liens avec l'Alsace, où il se rend fidèlement chaque trimestre. Installé à Paris il noue des contacts avec les milieux militaires: cavalier chevronné et passionné d’équitation, il obtient une qualification militaire dans cette discipline. Grâce à sa parfaite connaissance de l'allemand, il devient interprète militaire et obtient le grade de capitaine. C’est dans ce contexte qu’il s’engage en 1914, à l’âge de 63 ans, comme officier de liaison d’état-major. Il meurt sur le front en 1917 en allant rendre visite à son fils Jean-Paul. Il est inhumé au cimetière Montparnasse.

    Notice rédigée par Yves Bayard.

    Sources :

    - Hugues Fiblec, 'Paul Friesé (1851-1917) : bâtiments industriels à Paris et banlieue'. Université Paris IV (mémoire de maîtrise), 1990 ;

    - Hugues Fiblec, 'Architectures de l'âge industriel: Paul Friesé 1851-1917. Paris, IFA-Norma, 1991;

    - Agendas professionnels de Paul Friesé, 1882-1917 (archives familiales);

    - Lettres personnelles, carnets de voyage (archives familiales).

    Charles Friesé, Paris, 6 octobre 1901-Nantes, 1er octobre 1970

    Architecte DPLG. Architecte honoraire de la Ville de Nantes.

    De souche alsacienne, Charles Friesé, fils de l’architecte Paul-Emile Friesé (1851-1917) fit ses études d’architecte à Paris, à l’Ecole nationales de beaux-arts (atelier Laloux et Lemaresquier), puis à l’Institut d’urbanisme.

    Sa carrière professionnelle débute comme attaché au cabinet de l’architecte Henri Sauvage qui le mandata en 1931 à Nantes pour suivre la construction des Grands Magasins Decré. Il se fit connaître par cette œuvre qui fut réalisée en un temps record.

    Il se fixa à Nantes et marqua profondément l’urbanisme nantais au cours de ses quarante années de carrière par la place qu’il occupa comme architecte de la Ville entre 1947 et 1962,

    Homme d’action, acharné au travail, homme engagé (membre actif du Rotary), en témoignent les nombreuses fonctions qu’il occupa dans les domaines liés à la Profession

    - Professeur d’architecture à l’Ecole nationale supérieure de mécanique de Nantes à partir de 1951

    - Président de la Société des architectes de Nantes et Loire-Atlantique 1953

    - Président du Centre régional Ouest Atlantique de l’association française de l’Eclairage à partir de 1964

    - Président de la Commission départementale de qualification et de classification pour la section Charpente fer serrurerie

    - Membre de Conseil départemental des bâtiments civils de la Société des Ingénieurs civils de France

    - Vice-président de l’Interapro de Loire-Atlantique (Groupement interprofessionnel pour l’Accroissement de la Productivité dans le Bâtiment),

    - Architecte conseil, ou expert de nombreuses entreprises industrielles, agréé par le Ministère de la reconstruction et de l’urbanisme,

    Son œuvre architecturale toute entière témoigne de ses talents artistiques et techniques, de son éclectisme, qualités qui firent également la réputation de son père. Très apprécié dans la profession et les milieux qu’il était amené côtoyer, il était perçu comme un homme loyal, intègre, généreux, respectueux, curieux et passionné, humaniste élégant, pédagogue, amoureux de la nature, de la Patrie.

    Officier des Palmes académiques, Chevalier du mérite agricole

    Officier de réserve du Génie. Campagnes Maroc en guerre 1921-1923, et guerre 1939-1945.

    Adjoint au maire de Nantes de 1941 ~ 1944.

    Collectionneur invétéré, il laisse une collection de 560 casques, d’emblèmes et armes de l’armée allemande entre 1870 et 1914, pièce maîtresse du Musée du Fort de la Pompelle

    Œuvre construite : bâtiments d’habitation, industriels, commerciaux, administratifs, scolaires et d’enseignement supérieur.

    - Reconstruction des magasins Decré après leur complète destruction lors des bombardements de septembre 1943 en collaboration (avec Louis-Marie Charpentier, architecte Paris)

    - biscuiterie Nantaise (modernisation)

    - le marché d’intérêt national MIN

    - le foyer de l’enfance de Rezé et sa chapelle

    - Les nouvelles galeries de Royan

    - Reconstruction du bâtiment industriel pour la Cie générale de Construction de locomotives de l’usine des Batignolles à Nantes

    et de nombreuses reconstructions d’infrastructures portuaires et industrielles détruites durant les bombardement de Nantes des 16 et 23 septembre 1943.

    Œuvre écrite (ou dessinée) : nombreuses études techniques ayant trait au sous-sol, aux structures et à l’architecture. Etudes et recherches historiques sur l’armée impériale allemande.

    Notice rédigée par Hélène Combe

  • Présentation du contenu

    Couverture photographique partielle des archives Friesé, père et fils, toujours conservées dans la famille.

  • Importance matérielle

    3 boîtes plates de reproductions photographiques.
  • Historique de la conservation

    Le fonds documentaire a été constitué par la reproduction systématique par le Centre d'archives de l'Ifa des documents originaux prêtés par la famille à l'occasion de la publication de l'ouvrage d'Hugues Fiblec 'Architectures de l'âge industriel: Paul Friesé 1851-1917', Paris: IFA, Norma, 1991. Ces documents n'ont pas fait l'objet d'un dépôt ou d'une donation et sont donc actuellement conservés dans la famille, principalement par Mme Hélène Combe-Friesé, certains par Brigitte Schoendoerffer ou autres ayants droit.

  • Conditions d'accès

    Il n'y a pas de restriction juridique à la consultation du fonds. Fonds non inventorié mais de volume réduit, donc accessible à la consultation.
  • Mentions obligatoires

    Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine

  • Sources complémentaires

  • Bibliographie

    Bertin (H.). "Bâtiments industriels à Paris: Paul Friesé". UPA 8 [mémoire?], 1982.

    Fiblec (Hugues). "Paul Friesé 1851-1917: bâtiments industriels à Paris et banlieue". Université Paris IV (maîtrise), 1990.

    Fiblec (Hugues). "Architectures de l'âge industriel: Paul Friesé 1851-1917". Paris: IFA; Norma, 1991.

    Fiblec (Hugues). "Un pionnier de l'architecture de l'électricité, Paul Friesé", Bulletin d'histoire de l'électricité, n° 17, 1991, pp. 53-64.

    [Fiblec (Hugues)?], "Paul Friesé", L'Architecture d'aujourd'hui, n° 279, fév. 1992, p. 38.

    Mittmann (E.). "Architecture de l'industrie électrique et cadre urbain: la confrontation entre la France et l'Allemagne", Bulletin d'histoire de l'électricité, n° 24, 1994, pp. 43-64.

    Hamon (Françoise). " Hommes et métiers du bâtiment 1860-1940", éd. du Patrimoine, 2001, pp. 215-216.

    Lamming (Clive). "Métro insolite", Parigramme, 2001.

  • Date de mise à jour

    18/04/2024