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Marrast, Joseph (1881-1971)

Présentation du fonds

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  • Présentation

  • Notice biographique

    Joseph Marrast est né en 1881 et décédé en 1971.

    Reçu au concours d’entrée de l’Ecole des beaux-arts en 1900, il intègre l’atelier de Marcel Lambert en 1902, et obtient son diplôme en 1907. Lors de la Première Guerre mondiale, il rejoint le Maroc sur la demande d’Henri Prost. Il conçoit notamment le palais de justice et la place de France (actuellement place Mohammed-V) à Casablanca.

    De retour en France, à partir de 1919, Marrast ouvre sa propre agence à Paris. A cette époque, ses clients sont essentiellement ceux de l’architecte Félix Julien, chez qui il a fait ses premières armes, comme en témoignent les différents projets pour Roger et Gallet, ou des personnes résidant av. Victor Hugo (Paris 16e): l’architecte, qui habite cette avenue, effectue, par relation de voisinage, de petits chantiers d’aménagement pour des particuliers qui lui offriront ensuite des chantiers plus conséquents (épicerie de luxe Corcellet).

    L’église Saint-Louis de Vincennes est le premier grand projet de l’architecte, qui remporte le concours en 1912, en association avec Jacques Droz (fonds 104 IFA). Avant la Première Guerre mondiale, Marrast cultive des collaborations avec des artistes comme Carlo Sarrabezolles, ou des artisans d’art, notamment ferronniers, comme Raymond Subes chez Borderel et Robert.

    Entre les deux guerres, Marrast enchaîne les chantiers d’envergure comme l’immeuble de logements de luxe 'Carrefour Curie' en 1922, à l’extrémité du Pont-Neuf (Paris 6e), le siège de la Banque nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI, aujourd’hui BNP-Parisbas) en 1928, et aménage les ambassades de France à Varsovie et à Berlin au début des années trente. L’architecte compte parmi ses clients fidèles la banque Dupont et la compagnie Air France, dont il concevra notamment le logo.

    Parallèlement, Marrast participe aux grandes Expositions parisiennes. Après la réalisation d’un jardin architecturé Cours-la-Reine pour l’exposition des Arts décoratifs de 1925, il reçoit la commande d’autres jardins pour des particuliers. Désormais reconnu, il participe au concours pour la transformation du palais de Chaillot pour l’Exposition universelle de 1937.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les commandes se font rares. Marrast profite de cette période pour mettre en forme ses idées sur l’urbanisme dans un ouvrage qui restera inédit ('L’urbaniste devant sa tâche'). Après la guerre, il devient inspecteur général de la reconstruction en Normandie et conduit la reconstruction des établissements de l’institution du Bon Sauveur à Saint-Lô, qui marque la fin de sa carrière (et la reprise de l'agence par son fils Jacques).

    La production de Joseph Marrast est essentiellement parisienne. Son dernier projet important – urbain autant qu’architectural, et largement non exécuté – concerne l’aménagement des îles de la Cité et Saint-Louis.

    Professionnel reconnu, il est architecte des bâtiments civils et palais nationaux, et assure l’entretien et des interventions sur plusieurs théâtres (Fontaine, Saint-Georges, etc.) mais surtout sur l'Opéra et la Comédie-Française [travaux non représentés dans le fonds]. Ayant participé à la création de l’Académie d’architecture en 1953, il en deviendra le premier président.

  • Présentation du contenu

    Les dates extrêmes des documents du fonds sont 1872-1998: en complément des dossiers correspondant à la formation et à la période d’activité de Marrast en tant qu’architecte indépendant (1909-1965), on trouve des documents anciens sur les projets de Félix Julien et Henri Tuniot, ainsi que des dossiers sur l’intervention de son fils Jacques sur l’hôpital psychiatrique et le pensionnat du Bon Sauveur à Saint-Lô. La zone géographique couverte par le fonds est principalement Paris et la région parisienne. Quelques dossiers concernent le Nord et la Normandie au moment de la Reconstruction (Douai, Rouen, Saint-Lô), ou l’étranger, surtout le Maroc. Le fonds consiste essentiellement en documents graphiques (calques et tirages); il ne contient qu'une petite partie des pièces écrites produites par l'agence. On y trouve peu d'épreuves photographiques (pour les projets les plus importants seulement), mais de nombreuses plaques de verre (notamment sur la période marocaine et sur l'église Saint-Louis de Vincennes, chantier et réalisation). Les archives de l’architecte témoignent d’un travail plutôt solitaire, marqué par très peu de collaborations – si ce n’est avec Droz pour l’église Saint-Louis et avec Letrosne pour la BNCI –, en dehors bien entendu de sa période marocaine, pendant laquelle il participe à un vrai travail d’équipe, très marquant dans sa carrière, et qu’il décrit avec beaucoup d'enthousiasme dans un texte laissé à ses enfants et qui figure dans le fonds.

  • Importance matérielle

    27 ml d'archives, 6 tiroirs de meuble à plans, 6 ml d'étagères à rouleaux, photographies.
  • Conditions d'accès

    Il n'y a pas de restriction juridique à la consultation du fonds.
  • Mentions obligatoires

    SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture contemporaine

  • Traitement archivistique

  • Historique du traitement

    Le travail de classement et d’inventaire a d’abord été mené par Géraldine Texier-Rideau et Florence Wierre de décembre 2003 à avril 2004. Pendant l’été 2004, Marcos Carvalho-Cantho a traité les photos et les plaques de verre. Franck Delorme et Florence Wierre ont achevé le classement (en particulier de la reconstruction du Bon Sauveur à Saint-Lô) et la correction de l'inventaire de janvier à octobre 2005.

  • Auteur(s) de l'instrument de recherche

    Géraldine Texier, Florence Wierre, Franck Delorme
  • Mode de classement

    Avant d’être déposées, les archives de Joseph Marrast avaient été organisées et identifiées par la fille de l’architecte, Mme Menteur, employée dans l’agence avant son mariage.

    Dans l’agence, les plans étaient numérotés en continu pour les grands projets, par ordre chronologique, et accompagnés d’une liste détaillée. La correspondance avec les entreprises, seul ensemble de pièces écrites qui existe encore, faisait l’objet d’un classement alphabétique très méticuleux dans des dossiers reliés.

    Après classement, le fonds s'organise de la façon suivante: les boîtes d'archives contiennent essentiellement les tirages pliés des plans d’architecte (les calques sont en rouleaux), les tirages de plans d’entreprises, et la correspondance avec les maîtres d’ouvrage et les entreprises. Les boîtes à rouleaux contiennent les calques des projets (souvent très fragiles; utiliser donc en priorité les tirages pliés), ainsi que des reproductions de cartes anciennes ou de plans de la Normandie et de la Bretagne. Certains documents, sur support fort ou aquarellés, ont été placés en boîtes plates. Dans les meubles à plans sont rangés de beaux dessins extraits parfois des séries de plans numérotés ou d’avant-projets, un carnet de présentation de la décoration intérieure pour l’ambassade de France à Varsovie, des dessins de mobilier, des détails de façades (Air France, Roger et Gallet, etc), des développés de façades (quais de l’île Saint-Louis et de l’île de la Cité).

    Quelques photos ont été extraites des dossiers. Le fonds compte également des plaques de verres (Maroc, chantier de l’église saint-Louis, construction du Bon Sauveur à Saint-Lô, illustrations du manuscrit de Marrast 'L’urbaniste devant sa tâche').

    Cotation et conditionnement:

    - 252 IFA 001-171 : boîtes d'archives;

    - 252 IFA 300-341 : boîtes de rouleaux;

    - 252 IFA 400-466 : pochettes de documents à plat (jusqu'à 90 x 125 cm);

    - 252 IFA 480-499 : pochettes de documents à plat (au-delà de 90 x 125 cm);

    - 252 IFA 500-501 : boîtes de documents à plat (jusqu'à 55 x 65 cm);

    - 252 IFA 600-602 : boîtes de photographies (jusqu'à 26 x 37 cm);

    - 252 IFA 650 : boîte de photographies (jusqu'à 55 x 65 cm);

    - 252 IFA 700 : plaques de verre (en container);

    - 252 IFA 800-802 : plaques de verre (jusqu'à 10 x 12,5 cm);

    - 252 IFA 901-902 : recueils reliés (plans d'immeubles de la fondation Mme Jules Lebaudy, Paris).

  • Tris et éliminations

    Aucune élimination significative n'a été pratiquée lors du classement. En revanche les archives de l'agence avaient été conservées par la famille de façon très sélective (les pièces écrites avaient été éliminées sauf, en général, la correspondance avec les entreprises).

  • Sources complémentaires

  • Documents séparés

    Des dossiers d'intervention appartenant au fonds de l'agence Marrast, concernant les travaux d’entretien réalisé par Joseph Marrast en tant qu’architecte des bâtiments civils et palais nationaux, ont été données par la famille aux institutions suivantes:

    - Société immobilière du théâtre des Champs-Elysées, Paris 8e (théâtre des Champs-Elysées);

    - Bibliothèque nationale de France, section des arts du spectacle, et bibliothèque de l’Opéra (Opéra Garnier);

    - bibliothèque de la Comédie-Française (Comédie-Française).

    Des cartes de la Normandie et des photographies aériennes pendant la Seconde Guerre mondiale ont été versées par Geneviève Menteur-Marrast à l’école d’architecture de Normandie (Rouen) [contact: Damien Euchi].

  • Publications à partir du fonds

    Texier-Rideau (Géraldine), Wierre (Florence), "Institut français d'architecture : les archives de Joseph Marrast", Colonnes, n°22, déc. 2004 ("Associations d'archives d'architectes"), p. 35-37.
    Pigafetta (Giorgio), Mastrorilli (Antonella). "Parigi città del decoro: immagini di vita urbana". Firenze: Alinea, 2006.
    Glais (Isabelle), "Un jardin de Joseph Marrast à l'Exposition de 1925", Colonnes, n°27, juin 2011 ("Archives et paysage : tendance de la collecte"), p. 80-83.
    Bournaud (Aurore). "Joseph Marrast, 1881-1971 architecte : esquisse d'une carrière au regard de l'experience marocaine". Mémoire de master 2 d'histoire de l'art, Université François Rabelais de Tours - UFR Arts et Sciences humaines, 2009. Vol. 1 : texte, 203 p. ; Vol. 2 : ill. noir et coul., n.p.

  • Bibliographie

    J. MARRAST ET SON ŒUVRE

    Bruel (A.) "Rapport de M. A. Bruel, vice-président de la Société centrale, au nom du jury de l’Architecture privée". L’Architecture, n° 16, 25 août 1926, p. 276-279 [Joseph Marrast reçoit la Grande médaille de la Société centrale des architectes en même temps que Tony Garnier et Emmanuel Le Ray. Sont distingués l’église Saint-Louis de Vincennes, le palais de justice de Casablanca et la galerie Saint-Dominique de l'Exposition de 1925].

    EXPOSITION DES ARTS DECORATIFS, PARIS 1925

    Risler (Ch.), "Les objets d’art à l’Exposition des Arts décoratifs", L’Architecture, n° 23, 10 déc. 1925, p. 413-424 (Jardin du Cours-la-Reine).

    Bruel (A.), "Rapport…" [cf. supra] (Galerie Saint-Dominique).

    EGLISE SAINT-LOUIS DE VINCENNES

    Bruel (A.), "Rapport…" [cf. supra].

    Favier (Jean). "Le mobilier religieux moderne". Paris: Alexis Sinjon, [1935].

    "Eglise Saint-Louis à Vincennes [influences de dom Paul Bellot]', Construire: Cahiers des jeunes architectes, 1930, n° 4, p. 6-9, fig.

    "Eglise Saint-Louis à Vincennes", La Construction moderne, 1922-1923, p. 292, pl. 99-100.

    "Eglise Saint-Louis à Vincennes", La Construction moderne, 1928-1929, p. 393.

    "Eglise Saint-Louis à Vincennes", L'Architecte, 1924, p. 68-72, pl. 56-60.

    Ponge (Geneviève), "Jacques Droz, architecte (1882-1955)", Paris IV-Sorbonne, 1987 (mémoire de maîtrise, dir. Bruno Foucart).

    Le Bas (Antoine), "Des sanctuaires hors les murs. Eglises de la proche banlieue parisienne, 1801-1965", Cahiers du patrimoine, n° 61 (éditions du Patrimoine), 2002.

    MAROC

    Bruel (A.), "Rapport…" [cf. supra] (palais de justice de Casablanca).

    EPICERIE CORCELLET

    Cogniat (Raymond), "Une boutique de M. Marrast", L’Architecture, n° 12, 25 juin 1924, p. 157-158.

    USINE ROGER ET GALLET

    Godefroy (J.), "Le concours de façades et boutiques", L'Architecture, n° 18, 25 sept. 1924, p. 243-251.

    "Immeuble à Levallois-Perret", L'Architecture d'aujourd'hui, 1933, n° 6, p. 28-29, 6 fig.

    "Usine de parfums à Levallois-Perret", L'Architecte, 1924, p. 52-53, pl. 45, fig.

    IMMEUBLE CARREFOUR CURIE, PARIS

    Lemoine (Bertrand), Rivoirard (Philippe). "Paris, l'architecture des années trente". Paris: délégation à l'Action artistique de la ville de Paris; Lyon: Manufacture, 1987, p. 196.

    Margerand (J.). "L'aménagement du carrefour Curie à Paris par Joseph Marrast, architecte DPLG", La Construction moderne, 9 avril 1933, p. 418-425, pl. 111-113.

    "Dictionnaire des monuments". Dir. Marie-Christine Lauroa, Jean Colson. Paris: Hervas, 1992, p. 72.

    BNCI

    "Dictionnaire des monuments", op. cit., p. 72.

    "Encyclopédie de l'architecture. Constructions modernes". Paris: Albert Morancé, [1929-1940]. 12 portefeuilles, 100 pl. chacun (phot.); t. 2, pl. 91-96.

    Pérouse de Montclos, Jean-Marie (dir.). "Le guide du patrimoine". Paris: Hachette, 1994, p. 248.

    AUTRES PROJETS

    "La rénovation de l'Opéra", Le Bâtiment illustré", fév. 1937.

    "Le restaurant sur le toit, Paris", L'Architecture d'aujourd'hui, n° 271, oct. 1990, p. 212 [rue Coquillère?].

    CONTRIBUTION BIBLIOGRAPHIQUE DE J. MARRAST

    Hautecœur (Louis), Marrast (Joseph), Royer (Jean), Leveau (Théodore). "L'œuvre de Henri Prost: architecture et urbanisme". Paris: Académie d'architecture, 1960.

  • Date de mise à jour

    15/03/2024