Inventaires et repérages : les instruments de recherche du Centre d’archives d’architecture

Pour être consultées, montrées ou reproduites, les archives doivent avoir été classées, et un inventaire (ou instrument de recherche) doit avoir été rédigé. Depuis sa création, le Centre d’archives d’architecture contemporaine a développé des méthodes de classement et de description des archives d’architecture, qui structurent sa base de données ArchiWebture. Il les a notamment mises au point avec un groupe de travail de l’Association des archivistes français, puis dans une série d’articles disponibles ici, publiés dans La Gazette des archives, n° 190-191, numéro thématique "Les archives des architectes", 3e/4e trimestres 2000.

instruments de recherche : Inventaires et repérages

Le Centre d'archives d'architecture contemporaine crée deux types d'instruments de recherche appelés respectivement "inventaires" et "repérages".

Les inventaires sont saisis dans une application de base de données depuis 1997. Ils sont disponibles sur internet et illustrés depuis 2007 (application ArchiWebture). En 2023, l’interface a été complètement modifiée et modernisée pour proposer des contenus et des fonctionnalités supplémentaires. Ces inventaires sont le résultat d’un classement approfondi d’un fonds d’archives.

Le plus souvent, cette étape est précédée d’une description beaucoup plus sommaire appelée repérage, structurée de façon moins rigoureuse. Pour de nombreux fonds on ne dispose que d'un repérage. La plupart sont disponibles dans ArchiWebture sous forme de fichiers PDF.

Les inventaires

Les inventaires du Centre d’archives d’architecture contemporaine sont méthodiques (ou “thématiques”), par opposition aux répertoires numériques fréquents dans les services d’archives publiques.

Ils sont toujours structurés de la même façon. Ils s’organisent en unités documentaires projets, qui sont soit des « pièces personnelles », soit (le plus souvent) des projets, réalisés ou non, d’architecture, d’urbanisme, d’ingénierie, d’aménagement intérieur, etc. Pour faciliter la lecture d’ensemble, ces unités sont regroupées en chapitres, qui sont la première articulation de chaque inventaire.

Les projets

Les objets de type « pièces personnelles » sont en général présentés au début de l’inventaire dans un premier chapitre. Ils sont définis en fonction du contenu du fonds et de la biographie du titulaire, et leur plan de classement est variable d’un fonds à un autre. On y trouve couramment des documents biographiques, des éléments de bibliothèque et de documentation de l’architecte, et des dossiers de gestion de l’agence (pièces administratives, comptables).

Viennent ensuite les projets d’architecture (urbanisme, ingénierie, etc.), regroupés en chapitres créés en fonction de la carrière de l’architecte, et classés chronologiquement à l’intérieur de chaque chapitre. Tous les documents concernant un même projet sont ainsi regroupés dans l’inventaire.

C’est au niveau du projet que sont créées les clés de recherche : indexation des protagonistes (toute personne physique ou morale ayant participé au projet ou qui en est commanditaire), indexation géographique, indexation des programmes architecturaux, indexation du contexte des opérations.

Gérées par des vocabulaires contrôlés, ces indexations permettent d’effectuer les recherches transversales les plus efficaces dans l’ensemble des inventaires.

Les projets sont désignés par une référence composée d’une abréviation du nom du fonds, d’un indice correspondant au chapitre et d’une mention numérique liée à la date du projet.

Les phases

En dessous du projet apparaît la description des articles. Dans un fonds d’archives d’architecte, ceux-ci peuvent être de natures et de conditionnements très variés (écrits, imprimés, photographies, plans roulés, plans à plat, maquettes, etc.). Quand ils sont nombreux pour un projet donné, leurs descriptions sont regroupées intellectuellement, souvent par phases du projet (conception, avant-projet, exécution, etc.), par tranches de chantier ou selon une autre logique (typologie de l’ensemble de dossiers par exemple).

Les articles

Les documents d’archives eux-mêmes sont décrits par unités matérielles, les articles. Il s’agit en réalité à la fois d’unités matérielles et d'unités documentaires, c’est-à-dire d'un groupe de documents conditionnés ensemble et concernant un même projet. Ces dossiers portent une cote, qui est indépendante de la référence du projet.

La cote est constituée de chiffres avec une séquence de lettres au milieu, par exemple « 153 IFA 90/2 ». Elle commence par un identifiant alphanumérique correspondant au fonds d’archives concerné (un à trois chiffres + séquence AA, AP, IFA ou AAC). Le nombre qui suit les lettres désigne l’unité matérielle (boîte, pochette, etc.), suivi parfois d’un second numéro désignant une unité secondaire (dossier ou rouleau dans une boîte qui en contient plusieurs). L’indice de chaque numéro d'unité matérielle est lié au type de conditionnement du dossier. En effet, les archives d’un architecte étant matériellement hétérogènes, la cotation est subdivisée par types de conditionnement. Ainsi, dans le fonds numéroté 153 IFA, les cotes « 153 IFA 1 » à « 153 IFA 99 » seront par exemple affectées aux boîtes d’archives, les cotes « 153 IFA 101 » à « 153 IFA 199 » aux documents roulés, etc.

Les documents

Les cotes désignent donc des groupes de documents. Les documents eux-mêmes ne reçoivent de numérotation que lorsqu’ils sont numérisés. Cette numérotation est constituée de deux lettres suivies de quatre séquences de deux (ou trois) chiffres, par exemple : « AB-01-01-03-21 ».

Autres modes de cotation

Quelques inventaires rédigés avant l’informatisation ne suivent pas la logique décrite ci-dessus. On n’y parle pas de référence de projet mais de numéros d’inventaire (numéro du fonds suivi d’un numéro d’ordre désignant le projet) ; il n’y a pas de cote de dossiers, les unités matérielles n’étant pas numérotées distinctement.

Les archives déposées par l’Académie d’architecture et celles déposées par le CNAM étaient pourvues d’autres systèmes de numéros, désignant souvent un seul document chacun. Le plus souvent, ces numéros ont été maintenus à côté des cotes décrites plus haut.