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Salomon, Armand (1927-2021)

Présentation du fonds

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  • Présentation

  • Notice biographique

    Armand Salomon est né le 18 avril 1927 à Igney (Vosges) et décédé en août 2021 à Montrouge (Hauts-de-Seine).

    Il débute ses études en 1947 à l'école régionale d'architecture de Nancy, puis les poursuit à partir de 1951 à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, dans les ateliers Nicot, Lagneau, Vivien, puis dans l'atelier de Georges-Henri Pingusson. Il est diplômé le 9 novembre 1954, avec pour sujet de diplôme "Un Centre de vol à voile dans la vallée de la Seine, à Chérence [Val-d'Oise]".

    Il soutient en 1959 une thèse à l'Institut d'urbanisme de Paris, sous la direction de Robert Auzelle, sous le titre "Contribution à l'étude de la localisation de l'administration municipale dans l'urbanisme contemporain". Il est également titulaire d'un diplôme de construction civile du Conservatoire national des arts et métiers.

    Il commence sa carrière en France avec une cité d’habitation en banlieue parisienne, la cité des Camaldules à Yerres (Val-de-Marne), terminée en 1957. C'est à peu près au même moment qu'il arrive au Cameroun, peut-être sur un projet de Pierre Roux-Dorlut. Le Cameroun, ancien protectorat, devient alors un État sous tutelle de la France (1957-1958) puis un État indépendant. Armand Salomon sera toujours proche de son premier président, Ahmadou Babatoura Ahidjo (1924-1989, président de 1960 à 1982).

    Installé au Cameroun jusqu'au milieu des années 1990, Armand Salomon y édifie, de la fin des années 1950 au milieu des années 1980, un nombre considérable d’édifices publics – ministères, hôpitaux, bâtiments universitaires, marchés – à Yaoundé, la capitale du pays, et dans les chefs-lieux des régions, tant anglophones que francophones (Douala, Bafoussam, Buéa, Garoua, Maroua, Ngaoundéré, etc.). Il est aussi l’architecte privilégié de plusieurs banques (Banque des États d’Afrique centrale / BEAC, Caisse centrale de coopération économique / CCCE, Corporation for Africa and Overseas / CFAO) et de diverses sociétés. Après la fin de la présidence d'Ahidjo, privé d'un soutien institutionnel indispensable, il cherche à se positionner comme l’architecte privilégié de la BEAC ou de la CCCE dans d’autres capitales africaines, à Conakry, à Brazzaville ou à N’Djamena.

    Il marque fortement la capitale (monument à la Réunification, hôtel de ville, ministères des Postes et des Finances, siège du Premier Ministre, marché central), avec une esthétique expressionniste qui met en valeur les qualités plastiques du béton, à travers des éléments préfabriqués ou moulés, des porte-à-faux, une scansion répétitive des structures, mais aussi un goût prononcé pour les couleurs, les matières – bois locaux, béton brut, agrégats de galets –, les inclusions de sculptures ou de mosaïques, et pour des formes et des décors qui renvoient à des architectures traditionnelles des différentes régions du pays. Il multiplie les effets de matériaux : répétition de motifs de béton moulé, matériaux de revêtement nobles (hôtel de ville), alternance de zones nues et de zones sculptées (il travaille notamment avec le sculpteur Gédéon Mpando). Il met en valeur les éléments traditionnels de l’architecture climatique, ainsi que leurs transcriptions iconiques dans l’architecture du XXe siècle. Il élabore plusieurs procédés, pour lesquels il prend des brevets et qu'il utilise dans son architecture (le « Boucarou », système de couvrement en tôle pliée, ou les « vitrages brise-soleil »). Il développe aussi des marqueteries de bois colorés qui donnent lieu à des panneaux décoratifs dans certains de ses édifices (deux panneaux sont présents dans le fonds d’archives).

    Armand Salomon avait une agence à Yaoundé et un bureau à Paris, 77, avenue Ledru-Rollin (12 arr.), ainsi qu'un bureau d’études, Gertau, qui effectuait les études techniques de ses projets. À Yaoundé, il avait formé des dessinateurs camerounais. Les dossiers des projets faisaient des allers-retours entre Paris et le Cameroun ou les autres pays où il construisait (Guinée, Tchad, Congo Brazzaville). Il était aussi parfois associé à des architectes camerounais, parmi lesquels il faut signaler Jacques Nsangué Akwa (1927-2016), le fondateur de l’Ordre national des architectes du Cameroun.

    Ses réalisations françaises se limitent à la cité d'Yerres au tout début de sa carrière, et à un immeuble à Nancy en 1980.

  • Présentation du contenu

    Le fonds d'archives témoigne d’un nombre important de réalisations (près de 200), mais ce n’est que la partie émergée d’une activité dont la liste des affaires va du numéro 1 au numéro 950. Cette numérotation n'est pas absolument continue et intègre des affaires restées à l'état de projet, mais le nombre d’édifices construits doit largement dépasser le demi-millier. La plupart des projets ne sont représentés que par un jeu de plan ou deux, parfois quelques pièces écrites, mais presque jamais par une correspondance éclairant le chantier ou les circonstances de la commande.

    Les archives contiennent aussi beaucoup de photographies des édifices, souvent faites par Armand Salomon lui-même, ainsi que des photographies plus récentes qu'il a reçues dans les années précédant son décès. Elles contiennent enfin de précieuses notes ou fiches rédigées par Salomon au sujet d'un grand nombre de ses réalisations, ou de classeurs présentant un choix de photographies accompagnées de longues légendes manuscrites.

  • Importance matérielle

    17 ml de dossiers en boîtes d'archives, 3,3 ml de documents graphiques en boîtes à rouleaux, trois panneaux, une maquette.
  • Historique de la conservation

    Les dossiers de plans et les rouleaux étaient conservés dans deux box du garage collectif de l'immeuble d'Armand Salomon à Montrouge, dans un désordre numérique complet; les documents biographiques et les photographies, pour l'essentiel, étaient conservées dans son appartement. Les archives de l'agence Salomon sont en partie restées à Yaoundé tandis qu'il en rapportait une partie avec lui lors de son retour en France en 1996; une partie aussi a été produite en France. Enfin, une partie des archives produites à Yaoundé est restée sur place, et est aujourd’hui (2023) susceptible de rejoindre les Archives nationales du Cameroun.

  • Conditions d'accès

    Il n'y a pas de restriction juridique à la consultation du fonds.
  • Mentions obligatoires

    Fonds Armand Salomon - 464 IFA. SIAF/Cité de l'Architecture et du Patrimoine/Archives d'architecture contemporaines

  • Traitement archivistique

  • Historique du traitement

    Anna Cheru (stagiaire archiviste, université Lille 2), Franck Delorme, David Peyceré: repérage des archives lors de la prise en charge, 2022.

    David Peyceré : rédaction de l'inventaire sommaire, 2023.

  • Auteur(s) de l'instrument de recherche

    David Peyceré
  • Sources complémentaires

  • Documents en relation

    Archives nationales du Cameroun. Fonds Armand Salomon. Il s'agit des archives qu'Armand Salomon avait laissées dans l'agence de Yaoundé lors de sa fermeture. Conservées par l'ancienne secrétaire de l'agence et son mari, Mme et M. Nama, ces archives ont été rétrocédées au ministère des Arts et de la Culture (MINAC) du Cameroun le 14 décembre 2023.

  • Date de mise à jour

    18/04/2024